Cimetière protestant de Bordeaux

CRÉÉ LE 25/04/2024
Bordeaux
CONTRIBUTION NON VÉRIFIÉE
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Chapelle du cimetière protestant de Bordeaux
Fronton de la chapelle du cimetière protestant, détail
Intérieur de la chapelle du cimetière protestant
Vitrail de la chapelle
Vitrail montrant un arbre stylisé
Panneau en vitrail
Plaque commémorative du 150e anniversaire de la naissance de Ludovic Trarieux, fondateur de la Ligue
Sépulture de Camille Jullian et de sa famille
Sépulture de la famille Dormoy (Pierre Jacques et son fils Albert)
Tombeau de la cantatrice Hortense Schneider (1833-1920)
Alignement de cyprès, au fond la chapelle Barton
Chapelle Barton
Chapelle Barton, détail et légende en anglais : "The righteous shall be in everlasting remembrance"
Henri Salmide (Heinz Stahlschmidt), sous-officier allemand, sauveteur de la ville de Bordeaux en 44
Heinz Stahlschmidt (1919-2010), qui de sa propre initiative a sauvé le port de Bordeaux le 22/8/44
Tombe de la famille Cormier-Deveaux. Plaque commémorative du Soroptimist en honneur de Manon Cormier
Plaque en honneur de Manon Cormier et son frère Henri, morts pour la France (resp. en 1945 et 1917)

DÉNOMINATION

Non bâti Autre
Bâti Édifice religieux

Destination

Cimetière

HISTORIQUE

Période

1826-1906

Année(s) de réalisation

1826

Commanditaire(s)

Église réformée de Bordeaux

Concepteur(s)

Armand Corcelles
Consultez la source de l’iconographie en affichant l’image en plein écran.

A GRANDS TRAITS

Le cimetière protestant de Bordeaux est un cimetière privé, créé à partir de 1826 pour assurer aux Protestants de la ville un lieu de sépulture convenable, en remplacement de divers lieux trop exigus. Étendu en 1875, il est toujours en activité et répond aux demandes des familles tout en prenant soin d'un important patrimoine historique.

DANS LE DÉTAIL

Symbole de l’histoire de Bordeaux, le cimetière protestant de Bordeaux est un cimetière privé, ouvert en 1826 sur un terrain acquis par les membres du Consistoire protestant.

Avant cette date et en raison de l’interdiction du protestantisme imposée par la Révocation de l’Édit de Nantes (1685), les pro­testants étaient inhumés dans des lieux particuliers, caves ou jardins, ou, s’ils étaient étrangers, au cimetière des Hollandais, rue Pomme d’Or, ou au cimetière des Étrangers, cours Journu-Auber, aujourd’hui disparus. C’est un don de M. Balguerie qui permit de lancer l’acquisition du terrain ayant per­mis de réunir les sépultures des étrangers. On y trouve les descendants de familles d’origines anglaises, irlandaises, écossaises, allemandes, danoise, suédoises, norvégiennes, mais aussi franc-comtoises, suisses, etc. ayant pour la plupart joué un rôle économique, commercial, religieux, culturel et social dans le développement de la ville.

Le cimetière est délimité par une porte monumentale due à l’architecte Armand Corcelles qui a aussi construit le temple des Chartrons, rue Notre-Dame. Le cimetière contient peu de sépultures monu­mentales, conformément à la conviction pro­testante de refus du culte des morts, avec quelques exceptions en lien avec les ori­gines anglicanes de certaines familles.

Nombre des résidents sont illustres comme le militant Ludo­vic Trarieux (fondateur de la Ligue des Droits de l’Homme), le pyré­néiste Adrien Baysselance (également maire de Bordeaux), l’industriel Albert Dormoy, le poète Jean de la Ville de Mir­mont, la diva Hortense Schneider, le sage Camille Jullian, l’avo­cate et résis­tante Manon Cormier, l'industriel philanthrope Albert Dormoy, le soldat allemand et résis­tant Henri Salmide, au moins 5 maires de la ville de Bordeaux, de nombreux députés et sénateurs, des présidents de chambre de commerce et de très nombreuses familles liées à l’industrie du bouchon, mais aussi le clown Chocolat (Rafaël Padilla), décédé dans la misère.

Et aujourd'hui ...

Certains noms de famille figurant sur ces parcelles sont fort connus, mais leurs descendants actuels l’ignorent et ne peuvent assurer leur devoir de mémoire, reportant la charge de l'entretien sur les autres concessionnaires.

Plus de 1 300 concessions ont été accordées depuis 1832. Seules 700 familles sont enregistrées dans la base du cimetière. Sur les 600 parcelles restantes, certaines sont délibérément abandonnées, d’autres sont à l’état d’abandon, pour des raisons multiples. Autrefois il n’existait que des concessions à perpétuité et certaines personnes d’une famille vivant alors à Bordeaux et décédées à Bordeaux ont été enterrées là, leur famille n’était pas originaire de la région et nous perdons la trace des descendants. Souvent les familles s’éteignent ou se disloquent. Nous perdons le lien et la parcelle n’est plus suivie par personne. Nombre d’entre elles sont à l’état d’abandon depuis plus de 100 ans.

Un travail, complexe, est actuellement engagé pour répertorier au maximum les ayant-droit des diverses sépultures et identifier les sépultures aban­données dans un respect scrupuleux des prescriptions légales ainsi que des restes des défunts. Pour les sépultures dont l’abandon est avéré et vérifié, après travaux on peut soit laisser l’espace vacant pour des plantations soit le proposer aux familles pour créer une nou­velle tombe.

Le cimetière protestant accueille toutes les demandes d’inhumation sur les espaces vacants, sans aucune condition de lien avec le protestantisme ni de lieu de résidence. La seule exigence est celle d’un respect du caractère historique et patrimonial du lieu. 

Libre d'accès

Le cimetière protestant est un espace d’accès libre au public (ouvert de 8h30 à 18h30 tous les jours, y compris la chapelle), accueillant de nombreux visiteurs ayant des motivations familiales, patrimoniales, historiques, touristiques ou simplement déambulatoires.

Une plaquette destinée aux visiteurs a été réalisée avec le soutien de l’Office du Tourisme de Bordeaux. C’est ainsi que le cimetière sert de témoignage silencieux de l’engagement des Protestants de notre ville.

LOCALISATION

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