Ancienne chapelle Saint-Maurice

CRÉÉ LE 13/05/2025
165 rue Alexis Capelle -  Bègles
CONTRIBUTION VÉRIFIÉE
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Carte postale de la chapelle Saint Maurice vers 1970.
Plan de masse de l'avant-projet de l'architecte Henri Bessagnet en 1957.
Plan de masse de l'église par l'équipe du GPA A7 en 1966.
Plan de l'église par l'équipe du GPA A7 en 1966.
Élévations principales de l'église par l'équipe du GPA A7 en 1966.
Coupes des élévations principales de l'église par l'équipe du GPA A7 en 1966.
Coupe de l'élévation intérieure de l'église par l'équipe du GPA A7 en 1966.
Carte postale de l'église ND-du-Rosaire à Vicques (Suisse), construite sur plan carré en 1961.
L'ancienne chapelle Saint Maurice devenue salle municipale, vue de l'oeuvre d'Yseult Digan en 2024.

DÉNOMINATION

Bâti Édifice religieux

Destination

salle municipale

HISTORIQUE

Période

seconde moitié du XXe siècle

Année(s) de réalisation

1969

Commanditaire(s)

Chantiers diocésains

Concepteur(s)

Groupement permanent d'architectes A7 (Gilles Autier, Pierre Fargue, Christian Grange, Guy Peyssard) Pierre-Louis Martin (architecte collaborateur) Henri Bessagnet (architecte)
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A GRANDS TRAITS

La chapelle Saint-Maurice de Bègles est un édifice religieux datant de la fin des années 1960, méconnu, à l'architecture complexe et soignée. C'est aussi un concentré des contrariétés de l'histoire récente, passé en quelques années de lieu cultuel à centre culturel, il s'inscrit désormais dans un quartier béglais en plein bouleversement.

DANS LE DÉTAIL

En 1957, un premier permis de construire est déposé par l'association diocésaine pour l'édification d'un lieu de culte et d'un bâtiment pour le catéchisme, le tout sur une parcelle de 5000 m² proche du boulevard Jean-Jacques Bosc. Seule la construction de la salle de catéchisme est engagée, l'église reste à l'état de plan, dressé par l'un des architectes bordelais les plus en vue pour cet exercice : Henri Bessagnet, auteur des chapelles Sainte-Bernadette et de la Sainte-Famille à Mérignac et Talence au début des années 1950.

En 1966, l'agence GPA A7 remet de nouveaux plans pour les "Chantiers diocésains" qui optent pour une architecture radicale, mêlant triangles en élévation et carré en plan. Cette fois, le chantier démarre l'année même et sa consécration intervient trois ans plus tard mais dès la fin des années 1970, la chapelle perd sa fonction cultuelle et passe sous gestion municipale qui en fait un lieu d'accueil et de culture. Le "retard" d'une dizaine d'années entre les deux permis de construire est la période d'échec pour l'Église catholique qui ne parvient pas à remplir ses lieux de culte installés au coeur des nouveaux quartiers populaires construits au long des Trente Glorieuses.

En 2009, la commune rachète définitivement le bâtiment auprès du diocèse et engage des travaux de modernisation, notamment l'installation du matériel nécessaire au fonctionnement d'une salle polyvalente de 300 places. Malgré les bouleversements provoqués par le programme de renouvellement urbain d'intérêt national Euratlantique, la conservation de l'ancienne chapelle est actée. Elle offre depuis une salle commune aux habitants des quartiers Saint-Maurice et du Prêche comme un moyen d'expression pour les artistes, à l'image d'Yseult Digan qui recouvre sa façade de portraits de femme à l'occasion du deuxième festival d'art mural en mai 2024.

Inspirations géométriques

L'équipe du GPA A7 propose une église originale et complexe qui rompt avec une certaine sobriété constatée dans la métropole bordelaise des années 1960. Elle s'appuie sur l'affirmation de la forme triangulaire, symbole de trinité, mise en regard du carré. Le sanctuaire est construit sur un plan carré de 23 m de côté dont les élévations principales (entrée à l'ouest et chœur à l'est) forment en contraste de hauts triangles. La toiture est ainsi faite de deux triangles dont les grands côtés se rejoignent pour former le faîtage ; les pointes dirigées vers le sol s'y ancrent par le biais de deux solides triangles de béton armé.

Les architectes se sont probablement inspirés d'édifices contemporains, à l'image de l'église Notre-Dame-du-Rosaire dans le Jura Suisse (Pierre Dumas architecte, 1961), Sainte-Marie-du-Val à Nogent-sur-Marne (Yves Carles architecte, 1961) ou encore la chapelle Sainte-Odile à Wintzenheim (Joseph Muller architecte, 1964).

LOCALISATION

DOCUMENTS

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