DÉNOMINATION
HISTORIQUE
Période
seconde moitié du XXe siècleAnnée(s) de réalisation
1980Commanditaire(s)
Ville de BordeauxConcepteur(s)
Francisque Perrier, Raymond Mothe (architectes) Gérard Lechêne, Patricia Maître (architectes collaborateurs) SET Foulquier (bureau d'études)PROTECTION(S)
Plan Local d'Urbanisme
A GRANDS TRAITS
Entre le chevet de l'église romane Sainte-Croix et les quais, une vaste parcelle municipale accueille, à partir de 1980, "un des plus beaux conservatoires d'Europe". Caractérisé par une architecture moderne, enveloppé de panneaux de cailloux lavés, il est l'un des monuments symboliques des quais de Bordeaux.
DANS LE DÉTAIL
Avec l'aide de la préfecture, la municipalité de Bordeaux lance en novembre 1973 un concours d'architectes pour la réalisation du bâtiment. L'équipe retenue (sur 39 candidates) est celle de l'agence d'architecture de Francisque Perrier, en collaboration avec l'architecte bordelais Raymond Mothe, qui s'associent avec le bureau d'études techniques parisien Foulquier.
Après finalisation des plans entre 1975 et 1976, le chantier est lancé en 1977 et l'inauguration a lieu en mai 1980, en présence du maire de Bordeaux Jacques Chaban-Delmas et du préfet Delaunay.
1% artistique à L'Œuf
Dans le cadre du 1% artistique, la mairie de Bordeaux sélectionne la proposition faite par l'architecte Francisque Perrier lui-même pour l'habillage du mur extérieur de la salle de concert, mur visible depuis le hall public. C'est au cours de l'année 1978 que le dessin est élaboré entre Perrier et Jean Piantanida, architecte du collectif parisien L'Œuf, centre d'études. Ce collectif d'artistes (architectes, céramistes, sculpteurs...) est connu depuis les années 1960 pour la décoration de nombreux hall d'immeubles ou de bâtiments des collectivités, au titre du 1% artistique. Ce fut le cas à Talence pour les œuvres du sculpteur Jean Bertoux, installées sur les pelouses de la nouvelle Faculté des Sciences (3e phase inaugurée en 1967).
En septembre 1979, l'entreprise bordelaise Missègue se charge de la fourniture des pierres de Nersac, support principal de la création, et de la livraison de l’œuvre à la fin de l'année.
Une archtecture déjà vue ?
L'architecture rugueuse qui émane du bâtiment tient à ses panneaux de cailloux lavés qui enveloppent le bâtiment. Cette apparence est en vogue tout au long des années 1970 devient iconique à Bordeaux grâce aux sièges de l'Institut technique des travailleurs sociaux (Talence, 1973) et de la Caisse d'Épargne (Bordeaux, 1977). Ces deux bâtiments sont l’œuvre de l'agence bordelaise de Pierre Dugravier et Pierre Layré-Cassou, associée à Edmond Lay. D'ailleurs, ces mêmes architectes ont déposé un dossier de candidature pour le conservatoire, non retenu. L'agence lauréate de Francisque Perrier semble s'être inscrite dans la ligne de ses pairs, reprenant une architecture-sculpture aux formes simples, faites de rectangles et de cône tronqué, mêlant subtilement occultation et transparence.
Quelques mois plus tard, et dans le même quartier, Francisque Perrier signe les plans du siège de l'agence régionale de l'INSEE, dont le pari architectural est toujours le même : intégrer un bâtiment moderne dans un un quartier ancien.