DÉNOMINATION
HISTORIQUE
Période
seconde moitié du 20e siècleAnnée(s) de réalisation
1967Commanditaire(s)
Association diocésaine de BordeauxConcepteur(s)
André Conte, Georges Prymersky (architectes) Hugues Maurin (sculpteur) Henri Guérin (peintre-verrier)A GRANDS TRAITS
Alors que le quartier du Grand Parc accueille depuis la fin des années 1950 ses premiers habitants, le lieu de culte prévu au plan de masse tarde. L'agence bordelaise des architectes André Conte et Georges Prymersky dresse les plans en juin 1965 et le centre paroissial est ouvert au culte en mai 1967, les vitraux posés en novembre.
DANS LE DÉTAIL
Comme l'indique le permis de construire, l'église est en réalité un "centre paroissial", pourvu d'une église avec une nef de 600 places (plus 200 places sur la tribune), mais également d'une partie accolée, organisée autour d'un grand patio arboré. Ce jardin distribue des chambres, un séjour, une salle de réunion, le presbytère et une chapelle réservée à des cérémonies plus intimes.
L'architecture, d'une grande sobriété extérieure, ne surgit du paysage urbain vertical que par la hauteur du clocher en béton. Cette discrétion se poursuit à l'intérieur, dissimulant presque l'excellence des matériaux employés. L'un des plus beaux exemples est le béton, valorisé par la variété de sa mise en œuvre : brut de décoffrage, lissé, bouchardé. Dans l'avant-nef, il contraste et dialogue avec la charpente en pin et lamellé-collé puis les dalles de cailloux lavés posées au sol. Le bois vient également animer le sol d'une remarquable façon, notamment dans les confessionnaux et les fonts baptismaux où l'on marche sur des rondins de bois de diamètres divers, sciés et enchâssés dans le béton. Ces cercles irréguliers répondent au cylindre des fonts, là encore remarquable dans le jeu de textures du béton.
Le sculpteur bordelais Hugues Maurin a été sollicité pour plusieurs œuvres : un bas-relief en béton ornant la façade d'entrée ainsi que le maître-autel, reprenant les mêmes motifs géométriques. Quant aux vitraux en dalle de verre (ceux qui éclairent le chœur et le bénitier), elles sont signées de l'artiste toulousain Henri Guérin, grand nom du vitrail dans le renouveau de l'art sacré en France.
L'ensemble des bancs et du mobilier en bois sont en parfait état et poursuivent leur office. La bonne conservation de l'édifice permet d'apprécier l'art de la construction religieuse du milieu des années 1960.
Un prix de l'académie des Beaux-Arts
En 1971, l'académie des Beaux-Arts de Bordeaux décerne le prix Claude-Berthault (architecture) aux deux architectes André Conte et Georges Prymersky pour leur "utilisation originale et décorative du béton" (Sud Ouest du 25 juin 1971).