DÉNOMINATION
HISTORIQUE
Période
XVIIIe et XIXe siècles et XXe siècle pour centre enfanceA GRANDS TRAITS
Quelle est l’histoire de ce domaine qui porte le nom de notre commune avec une terminaison de consonance russe mais qui jusqu’en 1888 au moins, s’appelait Ravezies ? Comment est-on passé d’une grande propriété viticole à un important foyer de l’enfance aujourd’hui centenaire ?
DANS LE DÉTAIL
Le 11 décembre 1770, M. Jean Valeton, sieur de Boissières, vend à M. Jean Ravesies (tous deux négociants à Bordeaux) « un bourdieu situé paroisse d’Eysines au lieu appelé au Vigean» . Il s’agit d’une propriété agricole et viticole. En 1790, M. Jean Ravesies décède et laisse pour héritiers ses enfants. M. Bernard Yzard, époux d’une des filles rachète l’ensemble des parts familiales. En 1844, M. Mathieu Yzard vend son domaine de 40 hectares à M. Pierre Guichenet, « médecin vétérinaire », attiré semble-t-il par la proximité du nouvel hippodrome bien qu’il reste propriétaire d’une maison à Bordeaux. Entre 1811 et 1848, le bâti change beaucoup. M. et Mme Guichenet l’agrandissent puis Mme Guichenet et son fils poursuivent les transformations. Le 11 juin 1888, M. Charles Edouard de Georges, négociant, vice-consul de Russie à Bordeaux depuis 1873, acquiert le domaine qui est décrit ainsi sur l’acte d’achat : « appelé Ravesies composé de maison de maître, logement de cultivateurs, écurie, remise, parc, grange et autres bâtiments, jardins, agréments, terres labourables, prairies et bois, le tout formant un enclos d’environ 10 hectares ». Le 24 janvier 1893, M. Edouard de Georges décède. Son épouse et ses deux enfants héritent du domaine. En juillet et août 1918, Eysinoff est réquisitionné pour loger quelques militaires américains. Durant ces années, la famille a effectué de nombreuses transformations sur les bâtiments alors que les activités de la propriété restaient essentiellement viticoles. Vers 1920, M. Maxime de Georges vend Eysinoff à M. et Mme Jean Henri Villenave qui à leur tour le vendent le 7 janvier 1921 au Centre de l’enfance. Enfin, le 23 janvier 1923, il est « transmis » à la Fédération des Œuvres Girondines de l’Enfance. Le 1er décembre 1924, le foyer d’Eysinoff ouvre ses portes. En 1932, la construction de la pouponnière débute. Durant la guerre, Eysinoff est occupé par les allemands, le foyer trouve refuge près de Langon. Après la guerre, avec ses 50 berceaux et ses 64 places pour enfants de 2 à 21 ans, le foyer n’a pas les moyens de répondre aux besoins d’un service d’aide à l’enfance en charge de 7000 enfants dont 2500 pupilles. Un grand programme de construction de bâtiments est engagé avec une volonté de construire à Eysinoff un foyer pilote, développant un point de vue moderne de la prise en charge de l’enfance. Ainsi, dans les années 50-60, cinq grands bâtiments sont édifiés.
L’histoire de ce lieu se poursuit durant la fin du XXème siècle jusqu’à aujourd’hui avec la même mission au service de l’enfance en difficulté.