Immeuble de l'Institut national de la statistique et des études économiques

CRÉÉ LE 16/04/2025
33 rue, de Saget -  Bordeaux
CONTRIBUTION VÉRIFIÉE
40
L'un des deux patios arboré avant démolition, en 2024.
Les hangars et les entrepôts (en jaune), emplacement du futur bâtiment de l'INSEE, en 1924 (IGN).
Emplacement du bâtiment de l'INSEE (en jaune), sur la vue cavalière de 2022 (Google).
Premier projet de l’architecte André Chatelin, élévation sur la rue Descas, novembre 1978.
Second projet de l’architecte Francisque Perrier, plan de masse, octobre 1981.
Second projet de l’architecte Francisque Perrier, intégration du bâtiment dans le quartier, 1981.
Second projet de l’architecte Francisque Perrier, élévations des façades, octobre 1981.
Vue d'ensemble, au carrefour des rues Saget et Tauzia en 2021 (Google).
Entrée du personnel côté rue Tauzia, vue en 2024.
Partie arborée et jardin entre les immeubles du XIXe siècle (à gauche) et l'INSEE (à droite).
Le toit terrasse, vue vers le château Descas, 2024.
Vue d'une fenêtre de bureau vers le château Descas et le supermarché, 2024.
Détail d'un angle du bâtiment en panneau de cailloux lavés, 2024.
Détail d'une des jardinières en panneau de cailloux lavés, 2024.
Tags laissés par le personnel de l'INSEE lors de son départ des locaux, 2024.
Tag laissé par le personnel de l'INSEE lors de son départ des locaux, 2024.

DÉNOMINATION

Bâti

HISTORIQUE

Période

seconde moitié du XXe siècle

Année(s) de réalisation

1983

Commanditaire(s)

Direction régionale de l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques)

Concepteur(s)

Francisque Perrier (architecte)

PROTECTION(S)

Autre(s)

détruit
Consultez la source de l’iconographie en affichant l’image en plein écran.

A GRANDS TRAITS

Au cours des années 1970, le ministère de l’Économie et du Budget achète une parcelle de 5310m² prévue pour accueillir le nouvel immeuble de la direction régionale de l’INSEE. À cet emplacement sont présents plusieurs entrepôts en pierre et des baraquements de bois. Ils sont rasés à la fin des années 1970 et laissent place, en 1983, à un bâtiment moderne construit par l'architecte bordelais Francisque Perrier.

Avec le projet immobilier appelé Canopia qui prévoit, d'ici 2026, de relier la gare aux quais de la Garonne, l'immeuble de l'INSEE est détruit en 2025. 

DANS LE DÉTAIL

Auteur quelques années plus tôt, avec Raymond Mothe, du conservatoire de musique Jacques Thibault, Francisque Perrier connaît bien les contraintes du quartier. Il s’inspire du parti moderne et brutaliste du conservatoire et l’adapte pour la fonction administrative des bureaux de la statistique nationale. Il choisit à nouveau l’apparence rugueuse rendu par les dalles de caillou lavé très grossiers des façades. Au-delà de l’apparence, à la fois austère et discrète, l'intégration au quartier fait la réussite du projet. L’ensemble en R+2 forme un rectangle percé de deux grands patios. Les façades horizontales alternent balcons et ouvertures continues, presque invisibles depuis la rue. Les angles sont comme des proues de navires fendant l’air, finesse que l’on retrouve notamment dans la résidence « Les Haliotides » sur le front de mer d’Arcachon ou pour le bâtiment de l’IRTS à Pessac (Edmond Lay architecte, 1973). Pour contraster le côté rugueux de l’architecture, Perrier prévoit des bacs pour une végétation arbustive qui se développe sur toutes les façades, y compris intérieures, pour agrémenter les patios. L’architecture correspond au calme et à la discrétion demandés par l’INSEE et le chantier est achevé en moins d’un an avec l’ouverture des locaux au printemps 1983.

Un premier projet rejeté

André Chatelin, grand prix de Rome d'architecture, est mandaté par le ministère de l'Économie et du Budget pour la réalisation de la direction régionale de l'INSEE à Bordeaux en 1978. Il propose un bâtiment en rupture avec le quartier, tant par sa hauteur que par son aspect vitré. ll justifie ses choix dans sa note descriptive : « il s’agit d’innover, de rompre avec l’ennui qui se dégage de l’architecture existante et non de s’en rapprocher sous quelque forme que ce soit ». La commission départementale d’urbanisme émet un avis favorable avec réserves, motivé par « l’architecture des façades et les volumes [qui] s’intègrent de façon peu harmonieuse dans le tissu urbain existant ». Les membres de la commission s'interrogent notamment sur la part importante des surfaces vitrées traitées « à l’époque d’une pénurie d’énergie ».

À la Le projet est rejeté au début de l'année 1979, moment du lancement d'un second concours.

LOCALISATION

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