Résidence Liotard

CRÉÉ LE 03/11/2023
99 boulevard Albert Ier -  Bordeaux
CONTRIBUTION VÉRIFIÉE
595
Extrait du journal Sud Ouest sur l'inauguration de la résidence Liotard.
Plan de masse de l'opération Liotard par les architectes Andrault & Parat, 1963.
Élévations des bâtiments de l'opération Liotard par les architectes Andrault & Parat, 1963.

DÉNOMINATION

Bâti Habitat (Habitat collectif)

HISTORIQUE

Période

XXe siècle

Année(s) de réalisation

1969

Commanditaire(s)

René Cornillier SA (constructeur / promoteur) René Guibaut (conseiller du bâtiment)

Concepteur(s)

Agence d'architecture Andrault et Parat
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A GRANDS TRAITS

Les premiers immeubles de la résidence Liotard sont livrés à partir de 1969. L'agence d'architectes parisiens Andrault et Parat signe un premier plan de masse dès 1961 mais remettent ceux, définitifs, au cours de l'année 1964. Les travaux débutent en 1967 et s'achèvent de 1969 à 1973.

L'ensemble est composé de 208 logements répartis dans les 5 groupes de 4 tours d'habitation, dont les niveaux diffèrent pour éviter la monotonie. L'horizontalité est mise en avant grâce aux lignes des garde-corps des balcons.

Un supermarché, mis sur plan dès le début des années 1960, enchâsse le bâtiment A côté boulevard ; un parc agrémenté de grands arbres complète cette belle réalisation.

DANS LE DÉTAIL

Au cours des années 1960, le promoteur lyonnais René Cornillier a une solide réputation de constructeur dans l'agglomération bordelaise. Son agence, basée avenue des Frères Robinson à Mérignac, se situe là où il fait construire l'une des opérations les plus remarquables des grands ensembles en 1966 : la résidence du Parc de Capeyron par l'équipe d'architectes bordelais Salier Courtois Lajus Sadirac.

Pour la résidence Liotard, il s'associe avec René Guibaut, qui assure la direction technique depuis son agence à Caudéran. Les appartements sont d'un grand standing malgré les plafonds HLM imposés pour recevoir les aides de l'État.

Une parcelle convoitée

Une cité du film (1949)

La parcelle sur laquelle s'implante l'ensemble immobilier est à l'origine un domaine de campagne appelé Guillot. Après des ventes successives au début du XXe siècle, il est prévu après la seconde Guerre Mondiale d'y élever la future cité du film. Le terrain est mis à disposition par le propriétaire Gérard Marassé et le projet fait l'objet d'un permis de construire, sur les plans de l'architecte bordelais Raoul Jourde (1948). Élus et habitants de la ville voisine de Bègles s'opposent à la future cité, objectant les risques d'incendie et surtout la réservation de la parcelle pour un parc public comme stipulé dans les documents d'urbanisme. L'abandon du projet se fait sur la base de ces deux considérations.

Une cité de 293 logements (1960)

Le second projet d'aménagement est la réalisation d'un ensemble de trois blocs d'habitations et d'un parc public, sur les plans des architectes bordelais Raymond Mothe et Jacques Touzin pour le compte de la Caisse interprofessionnelle d'investissement à la construction et du propriétaire Gérard Marassé. Malgré un accord préalable de l'administration, aucune n'est donnée.

Un ensemble de 280 logements (1961)

Toujours pour le compte du même propriétaire, un nouveau projet de 266 logements économiques est mis au point par l'ingénieur-constructeur René Guibaut, déjà connu pour des résidences d'importance à Nice et à Bordeaux (résidences les Frênes en 1958 et Voltaire en 1961). Les 52 mètres de hauteur du bâtiment obtiennent une dérogation municipale pour le dépassement des 20 mètres autorisés au maximum. Le projet est à nouveau modifié et augmenté à 280 logements répartis en 4 blocs d'habitation, mais l'abattage de nombreux arbres du parc entraîne un nouvel ajournement. En novembre 1961, René Guibaut s'associe avec René Cornillier qui propose, sans doute, le renfort des architectes parisiens Andrault & Parat qui privilégient de construire dans les espaces moins végétalisés de la parcelle.

Pourquoi Liotard ?

Il semblerait que la résidence ait pris le nom de l'explorateur Louis Liotard, assassiné lors d'une mission en Chine en 1940. En effet, c'est avec André Guibaut, écrivain et ethnologue, frère du constructeur de la résidence, que Liotard avait participé aux missions françaises en Asie entre 1936 et 1940. En septembre 1940, les deux amis tombent aux mains de brigands : Liotard meurt, Guibaut est libéré par l'entremise d'un haut religieux tibétain.

La résidence serait donc un hommage à l'explorateur et à cette tragique mission française au Tibet.

LOCALISATION

DOCUMENTS

EN LIEN