A GRANDS TRAITS

DANS LE DÉTAIL

Une fois débarrassées, l'une de son petit château, l'autre d'échoppes et autres hangars, chaque parcelle de part et d'autre des rues du Charles de Gaulle et Grand-Lebrun peuvent accueillir leur résidence respective.

Les SCI constituées confient à l'architecte Paul Moreau le soin d'établir les plans des deux immeubles de standing.
En 1961, Moreau signe ceux de la résidence Parc Bordelais, première construite en 1964. Elle est composée de deux immeubles accolés, l'un parallèle à la rue Charles de Gaulle haut de 4 étages (bâtiment B) et l'autre de 8 étages est tourné vers l'ouest (bâtiment B). L'architecture des façades est soignée, avec des allèges en mosaïque de carreaux verts, des entrées marquées par du marbre ou encore l'omniprésence des balcons et des terrasses qui montrent le haut standing de chaque appartement. La façade principale du second immeuble épouse une contre-courbe par rapport à la pointe de la parcelle ; l'effet visuel est renforcé par les terrasses à chaque étage qui lui retire une potentielle lourdeur.

En face, la résidence Iéna accueille ses premiers propriétaires au cours de l'année 1970 après 3 ans de travaux. Plus modeste, elle s'élève sur 3 étages mais son traitement respecte la philosophie de sa grande sœur d'en face. La façade principale épouse la courbure du trottoir, effet là encore renforcé par les terrasses filantes qui équipent chaque étage. Cette forme permet aux deux résidences de se répondre dans le paysage urbain et offre au quartier l'exemple d'une intégration réussie de ses résidences qui ont, parfois, proliféré sans réflexion.  

Paul Moreau, des résidences pour vitrine

Paul Moreau est un architecte bordelais aussi inconnu que son activité a été prospère au cours des Trente Glorieuses. Il réalise beaucoup d'immeubles et de résidences pour des petits promoteurs qui souhaitent valoriser un foncier dense proche des boulevards, comme c'est le cas des quartiers d'échoppes basses situées à Caudéran. En général, il s'agit de résidences d'une dizaine d'appartements en moyenne, avec parking privé en cœur d'îlot et balcons sur les deux façades, typologie visible dans les rues perpendiculaires au nord de la rue Pasteur (dans l'ancien lotissement Balaresque).

Pour la résidence Parc Bordelais, il achète l'un des 18 appartements du bâtiment A sans forcément y résider. Son agence est basée au 61, rue du Jardin-Public puis déménage au 168, avenue d'Eysines, dans la résidence "Las Palmas" qu'il fait construire en 1965. Il cesse son activité au cours des années 1980.