À la fin du XIXe siècle, l’ensemble des communes extra boulevards de Bordeaux, comme Le Bouscat, connaissent une importante évolution démographique. Pour répondre aux besoins de sa population, la ville du Bouscat engage d’abord de nouvelles constructions, principalement des équipements scolaires puis des locaux techniques.

En 1896, l’agent-voyer communal Ernest Brunet dresse les plans et devis pour la construction d’un « bâtiment destiné au magasinage des outils et du matériel appartenant au service vicinal de la commune du Bouscat ». Côté matériaux, la pierre de taille utilisée provient des carrières de Barsac et de Saint-Macaire, les tuiles dites de Marseille des fours de Gironde-sur-Dropt et de Morizès.

En 1908, alors qu’il réalise les plans de l’école des garçons voisine, l’architecte bordelais Léon-Antoine Grange se charge également des plans et devis de l’agrandissement de l’atelier municipal. L’entrepreneur bouscatais Pierre Parrain réalise les travaux, réceptionnés en juin 1910.

Avec l’arrivée de nouveaux matériels, notamment automobile et outils, les locaux sont peu à peu agrandis : au cours des années 1940, ils sont prolongés vers l’est puis vers le sud, côté cour d’école. En 1960, une grande partie de ces extensions sont supprimées après l’agrandissement de l’école de garçons et de la construction de l’école de filles, justifiant la construction des nouveaux ateliers plus au nord dans la rue. Depuis lors, les deux magasins municipaux sont conservés dans leur proportion d’origine ainsi que dans leur fonction d’atelier.

Le premier bâtiment servant de magasin municipal est une construction de belle qualité, que ce soient les matériaux (moellon en base, pierre de taille à joints fins) que du décor (corniche moulurée, cartouche) ; le second, accolé, ne bénéficie pas du même soin. Tous deux participent encore à l’histoire des services techniques communaux puisqu’ils abritent toujours des unités de menuiseries et de stockage de matériels.